Sécurité
- La guerre diplomatique entre Paris et Bamako prend un autre tournant. Après l’attaque de Tessit qui a fait 42 morts côté FAMa, le gouvernement du Mali pointe du doigt la France d’avoir aidé les groupes djihadistes, pour mener cette attaque. Les autorités maliennes ont affirmé avoir des preuves à leur procession qui prouvent l’implication de la France. Pour cela, Le Mali a déposé une plainte contre la France auprès du Conseil de Sécurité des Nations unies par le biais de l’ambassadeur de Chine auprès de l’Onu, Jun Zhang. Les autorités maliennes réclament la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité présidé par les Chinois pour présenter les preuves, qu’elles affirment détenir, du soutien apporté par la France aux terroristes lors de l’attaque de Tessit.
- Les Forces armées du Mali (FAMa) continent leurs missions de sécurisation du territoire national. En effet, dans son communiqué n°055 du 20 août 2022, l’état-major général des Armées informe l’opinion qu’après le dernier communiqué hebdomadaire du 4 août 2022, les FAMa ont continué la recherche et la neutralisation des terroristes ainsi que la destruction de leurs sanctuaires dans le cadre du plan Maliko et de l’opération Kèlètigui. Selon le communiqué, la précision du renseignement a focalisé les opérations sur des actions d’opportunité, des actions aéroterrestres et des frappes aériennes contre des groupes terroristes dans une asymétrie et profitant des couverts de la période hivernale.
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Dans le cadre de sa visite d’autorité dans le secteur n°1 de l’opération Maliko, le Chef d’Etat-Major Général des Armées, le Général de Division Oumar Diarra a reçu le chef de l’exécutif régional de Gao et les responsables de la MINUSMA. C’était lors d’un dîner qu’il a organisé à cet effet, le mercredi 24 août 2022, dans l’enceinte du camp Firhoune Ag Alinçar de Gao. Ont pris part à cette rencontre plusieurs officiers, sous-officiers et militaires du rang de la 1ère région militaire. L’objectif était de se retrouver et de discuter de la nécessité de renforcer la coopération avec l’ensemble des protagonistes pour mieux endiguer l’insécurité dans la région en général et dans la ville de Gao en particulier.
- Après neuf ans de présence au Mali, l’armée française s’est retirée fière du travail accompli. Elle a effectivement bravement combattu les djihadistes. Mais ce bilan cache la réalité. Les difficultés actuelles du Mali proviennent en grande partie de l’intervention illégale de l’OTAN en Libye. Quant au développement des groupes djihadistes, il est organisé… par les services secrets français. Comme les États-Unis au Moyen-Orient, les Français sont au Mali à la fois les pompiers et les pyromanes. Certes, ils retirent leur armée, mais au même moment, ils préparent avec Washington une guerre plus vaste au Sahel.
- Abidjan, le 24 août 2022 – Dans le cadre de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), le 2e Bataillon de casques bleus ivoiriens basé à Tombouctou a enregistré l’arrivée de 425 soldats, en fin de semaine dernière, rapporte un communiqué de l’état-major général des armées. Fort de 650 soldats au nombre desquels 56 officiers, ce bataillon compte 25 femmes et est déployé pour un engagement de 12 mois à Tombouctou dans le Nord-Ouest du Mali. Les missions de cette unité consistent à assurer le contrôle de positions avancées dans le fuseau Ouest, à faire des patrouilles de sécurisation et des escortes de convois de ravitaillement.
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Cela fait des semaines que la route nationale 16 reste bloquée par des groupes armés, ces individus sans foi et ni loi qui vadrouillent un peu partout dans le pays. Concrètement, il s’agit du diktat imposé aux paisibles citoyens qui fréquentent l’axe Douentza-Boni et Gao. De par le blocage desdits axes, les populations décrient le manque des produits de première nécessité et les produits pharmaceutiques dans les zones concernées. Les autorités en charge de la question sont interpelées. Tout portait à croire que les citoyens continuaient à vivre sous « l’embargo » terroriste. Des sources concordantes, il ressort que des groupes armés ont coupé l’axe Douentza-Boni, passant par la région de Gao, depuis des semaines.
- Le 15 août 2022, date à laquelle les derniers soldats français de la force Barkhane ont quitté le territoire malien, la correspondance de la diplomatie malienne met à nu « la face cachée de l’opération Barkhane au Mali». Dans ladite correspondance, les autorités maliennes dénonce «plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises sous différentes formes». Dans le but de l’organisation d’une réunion d’urgence sur ces questions au Conseil de sécurité de l’ONU, le gouvernement du Mali a avancé quelques éléments pouvant prouver «les actes d’agression contre le Mali» pour «atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays» de la part de la France.
- Le Burkina Faso et le Niger, deux pays touchés par les violences jihadistes parties du nord Mali en 2013, ont invité lundi Bamako à “revenir assumer ses responsabilités”, dans le cadre d’une coopération sous-régionale dans la lutte antijihadiste. En mi-mai, les autorités de transition au Mali, empêchées d’en assurer la présidence, ont décidé de se retirer du G5 Sahel et de sa force conjointe, une alliance militaire luttant contre les groupes jihadistes, invoquant une “perte d’autonomie” et “une instrumentalisation” au sein de l’organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger. “Nous avons passé (…) en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali (…) est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense”, a déclaré le ministre de la Défense du Niger, Alkassoum Indattou. “Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle”, a-t-il ajouté.
- Reprises le 15 août dernier après un mois de suspension décidée le 14 juillet 2022 par les autorités maliennes suite à l’arrestation de 49 militaires ivoiriens à l’aéroport de Bamako, les rotations des contingents militaires et policiers de la mission onusienne se poursuivent au niveau des troupes ayant connu un délai supplémentaire dans leur mission au Mali. C’est le cas notamment du contingent togolais à l’œuvre dans la zone de Douentza pour le compte de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Une partie de ce contingent, 138 policiers ont quitté le sol malien pour regagner Lomé le dimanche 21 août tandis qu’à la veille, sa relève est descendue à Mopti pour prendre quartier dans le centre du Mali.
- Du 4 au 20 août dernier, les Forces armées maliennes (FAMa) ont continué la recherche et la neutralisation des terroristes ainsi que la destruction de leurs sanctuaires dans le cadre du plan Maliko et de l’opération Kèlètigui, a annoncé l’état-major général des Armées ce samedi. Dans le théâtre Est de l’opération Maliko, les FAMa ont consolidé leurs positions suite à l’abandon, sans coordination, par Barkhane de la plate-forme aéroportuaire de Gao le 15 août 2022 ; par le renforcement de l’emprise de Tessit avec des visites de commandement. Suite aux multiples menaces dans le secteur de Ménaka et de Bourem, indique l’Armée, des frappes aériennes ont ciblé les terroristes auteurs de l’attaque de Tessit dans le secteur de Tin Djarane à environ 40 km au Sud-Est de Tessit avec des dégâts matériels importants. Des frappes ont également visé des groupes terroristes en regroupement et préparation d’attaques dans le secteur de Bourem.
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Le Ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, a adressé, le 15 août 2022, une correspondance au Président du Conseil de sécurité des Nations Unies, ZHANG Jun, Ambassadeur, Représentant permanent de la République Populaire de Chine auprès des Nations Unies, pour l’informer « des violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises, en y faisant voler des vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, sans autorisation des autorités maliennes ». Ainsi, le Gouvernement du Mali invite le Conseil de sécurité des Nations Unies, garante de la paix et de la sécurité internationales à œuvrer afin que la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali. « En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la stabilité et à la sécurité de notre pays, le Gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies », révèle la correspondance du chef de la diplomatie malienne.
Politique
- Dans son rapport hebdomadaire du 15 au 21 août 2022, la Mission d’Observation Des Élections au Mali – MODELE Mali, dirigée par Dr. Ibrahima Sangho, recommande aux autorités de la transition de respecter les dispositions de la loi électorale en ce qui concerne la désignation des membres du collège de l’Autorité́ Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), notamment les représentants des partis politiques et de la société civile ; de privilégier la légalité et le consensus dans le choix des membres du collège de l’AIGE. « La MODELE Mali déplore que le tirage au sort ait été retenu pour le choix des membres de la société civile malgré le fait que le consensus ne faisait pas défaut au niveau de ces organisations», révèle le rapport de la MODELE Mali, un dispositif d’observation électorale mis en place par la Synergie 22, comprenant 43 organisations de la société civile malienne.
- Dans un Décret présidentiel N°2022-0485/PT-RM du 21 Août 2022, le Colonel Abdoulaye MAIGA, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, est désigné Premier ministre par intérim. « Par dérogation à l’article 1 du décret 2021-0476 PTRM du 26 juillet fixant les intérims des membres du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation est désigné pour assurer l’intérim de M. Choguel Kokalla Maïga, Premier Ministre chef du Gouvernement », révèle le décret du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta.
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Le Centre de formation des collectivités territoriales (CFCT) a abrité, le lundi 22 août 2022, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation des Sous-préfets nouvellement nommés. Cette première session de formation qui durera 5 jours concerne 180 sous-préfets et portera sur les thématiques qui constituent le socle des missions fondamentales du Représentant de l’Etat à savoir : la rédaction administrative ; l’exercice de la tutelle et la police administrative ; le management des organisations ; les modalités de création, de contrôle et de suivi des associations et des partis politiques ; l’organisation des élections; la gestion et prévention des conflits en période de crise ; les notions élémentaires sur la gestion du personnel ; les notions sur l’état Civil etc.
- Le Centre de formation des collectivités territoriales a abrité ce lundi 22 Août 2022, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation des représentants de l’Etat nouvellement nommés aux postes de préfets et sous préfets. La cérémonie était présidée par le premier Ministre par intérim, également ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Adboulaye MAIGA.
- Le traditionnel conseil des ministres tenu, le mercredi 17 août 2022 au Palais de Koulouba, sous la présidence du président de la transition, colonel Assimi Goïta, a adopté plusieurs projets de loi intéressant la vie de la nation. Ces projets de loi et de décret portent entre autres sur l’économie, la justice, le commerce, etc.
- Le jeudi 18 août 2022, le Ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa MAÏGA, accompagné de certains cadres du Département, s’est rendu au Siège du Comité Indépendant de Suivi-Evaluation des Recommandations des Assises Nationales de la Refondation (CINSERE-ANR). L’objectif de la visite était d’échanger avec les personnalités constituées au sein du CINSERE-ANR, autour de son Coordinateur Général Me Amadou Tiéoulé DIARRA, sur le Cadre Stratégique de la Refondation de l’Etat et ses plans d’actions annexes. L’objectif visé à travers cette séance de travail est de faciliter une meilleure compréhension du processus d’élaboration et du mécanisme de mise en œuvre des 517 actions issues du traitement des données du Rapport final des ANR (Assises Nationales de la Refondation).
Relations Internationales
- La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) du Mali, présidée par Aguibou Bouaré, a rendu visite, le mardi 23 août 2022, aux 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali depuis le 10 juillet dernier. « Conformément à notre mandat légal, les autorités ont fini par accéder à notre requête de visiter les 49 militaires ivoiriens en détention provisoire. Qu’elles soient remerciées pour cette ouverture à la compréhension des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux rendant l’Etat débiteur du respect des droits fondamentaux de toute personne résidant sur le territoire Malien… Nous recommanderons, conformément à la loi, aux autorités compétentes les mesures appropriées pour un meilleur respect des droits de toute personne privée de liberté en général et des militaires (personne humaine) ainsi visités en particulier », souligne le président de la CNDH, Aguibou Bouaré.
- Depuis plusieurs jours, des associations religieuses, notamment musulmanes, de la Côte d’Ivoire et du Mali sont à la manœuvre pour rapprocher les deux autorités en vue d’un règlement idoine et définitif de la crise née de la détention de 49 soldats ivoiriens (désormais inculpés par la justice malienne pour faits de « mercenariats »). Cette intermédiation des religieux, même si elle a tardé à venir, est la chose la plus merveilleuse qui puisse exister. Elle pourrait apporter un dénouement heureux au conflit entre les deux pays frères. Car la médiation et le dialogue constituent les outils les plus efficaces et les moins coûteux pour prévenir et résoudre les conflits entre deux pays. C’est certainement ce que le Mali et la Côte d’Ivoire ont fini par comprendre.
- Les ministres des Affaires étrangères du Mali et de l’Iran ont exprimé mardi la “convergence de vues” de leur président sur les questions de sécurité et de souveraineté, alors que les deux pays sont soumis aux pressions d’une partie de la communauté internationale. Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian s’est rendu lundi et mardi en visite de travail à Bamako, faisant suite à une visite de son homologue Abdoulaye Diop en février à Téhéran. M. Diop a exprimé la “convergence de vues” entre le chef de la junte malienne et président dit de transition, le colonel Assimi Goïta, et le président iranien, le religieux ultraconservateur Ebrahim Raïssi, “sur des questions aussi essentielles que vitales liées notamment à la paix, à la sécurité, au développement et à la souveraineté des deux Etats”, dit un communiqué conjoint publié par ses services.