Observatoire Mali (07 – 13 avril, 2025). Sécurité et politique nationales

Sécurité

  • Au Mali, le Procureur de la République du Pôle Judiciaire Spécialisé de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée s’autosaisit de l’affaire liée à la destruction d’un drone de l’armée de l’Air malienne par l’armée Algérienne. Il a informé l’opinion publique nationale et internationale de l’ouverture d’une information judiciaire pour faits « d’association de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de financement du terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions et de complicité ». Cette saisine du Procureur Anti terrorisme et de la criminalité transnationale quelques jours après l’annonce par le Gouvernement de la Transition et le collège des chefs d’Etas de la Confédération des Etats du Sahel (AES) de la destruction d’un drone des Forces Armées et de Sécurité de la République du Mali, immatriculé TZ_ 98D dans la nuit du 31 mars au 1″ avril 2025 à Tinzawatène. Le procureur est clair : l’ouverture de cette information judiciaire vise à faire la « lumière sur ces faits, d’identifier et d’interpeller les présumés auteurs, co-auteurs et complices pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Il a donné le gage de communiquer en temps opportun sur les éléments issus des diligences qui seront menées sur cette affaire.
  • Le dernier rapport mondial sur le terrorisme (Global Terrorism Index 2025) a été publié il y a quelques semaines. Pour la seconde année consécutive, le Burkina Faso occupe le premier rang de ce classement des pays les plus affectés par le terrorisme dans le monde. N’empêche que le nombre de morts a diminué d’un cinquième, passant de 1935 en 2023 à 1532 en 2024. Tout comme le nombre d’attentats terroristes a aussi baissé de 57 %, passant de 260 en 2023 à 111 en 2024. Au niveau de la Confédération Alliance des États du Sahel (AES), le Mali occupe le 4ᵉ rang et le Niger est classé à la 5ᵉ place. Le Nigeria (6ᵉ) et le Cameroun (10ᵉ) figurent aussi dans ce triste palmarès des 10 des pays les plus affectés par le terrorisme dans le monde.
  • Dans un contexte de brouille diplomatique entre l’Algérie et le Mali, ce dernier accuse Alger d’avoir abattu un drone en territoire malien vers la fin mars et renforce sa présence militaire sur la frontière, lors d’un nouveau développement dans le bras de fer entre les deux pays. Le gouvernement de transition malien a décidé à l’issue d’une réunion d’urgence de renforcer ses positions militaires stationnées tout au long de la frontière avec l’Algérie, a rapporté le site d’information Yabiladi dans la journée du 8 avril. Cette étape constitue un pas de plus dans l’escalade des tensions entre les deux pays voisins qui avaient rappelé leurs ambassadeurs respectifs, dans la journée du 6 avril dernier, entamant une bataille diplomatique dans laquelle s’est engouffrée l’Alliance des États du Sahel (AES) qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger. En signe de solidarité avec le Mali, Ouagadougou et Niamey ont également rappelé leurs ambassadeurs à Alger, une mesure qui a engendré une réaction symétrique de l’Algérie, qui s’est dite consternée par la réaction des pays de l’AES.

  • Nouveau revers pour la Katiba du Macina dirigée par  le terroriste Amadou Koufa dans les régions du centre du Mali.  Cinq combattants de  ce nébuleux groupe terroriste, qui sème la terreur  depuis plusieurs années, ont été  tués à bord d’une pirogue  le 3 avril dernier   dans le village de  Saré-Mala dans  la région de Mopti. Les terroristes neutralisés sont : Abou Mariam, Allaye Bori, Abdoul Djabir, Moussa Moulaye et Hama Bory.  L’Etat-major général de l’armée malienne explique qu’ils ont été neutralisés  à bord de leur pirogue  embarquant de la logistique  et quittant le village  de Saregida, situé à 18 au Sud –Est de Sévaré.  La  filature  de ces terroristes leur a permis aux vecteurs aériens  de l’armée de réaliser une frappe de précision.  Les cinq terroristes étaient connus par les renseignements de l’armée pour leur  responsabilité dans les attaques meurtrières  contre les positions de l’armée et les  civiles.

Politique et Affaires Nationales

  • Malgré  la crispation  du climat politique entre la classe politique et les autorités de transition, les  partis  politiques  dans un élan de solidarité  affichent leurs  soutiens aux forces armées maliennes  contre «  les actes d’agression » perpétrés par l’Algérie. La classe politique malienne et  les autorités militaires de la transition  font taire leur division interne et réagissent  fermement contre  le  voisin Algérien.  Ce pays qui partage plus de 1000 Km de frontière avec le Mali est  aujourd’hui  au cœur  d’une polémique  contre le Mali.  Pour cause, dans la nuit du 31  mars au 1er avril 2025,  l’armée de l’air algérienne  a  abattu  un drone de surveillance  qui survolait l’espace aérien de la zone  frontalière  de Tin-Zaouatène.  Cette pratique  contraire aux dispositifs  conventionnels des Nations  Unies  a été largement  condamnée par le gouvernement  de la transition puis par la classe politique  dans un ton « ferme ».

Relations Internationales

  • Le lundi 7 avril 2025, Pr. Bouréma Kansaye, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a accordé une audience à Son Excellence Monsieur Antonio Guillén Hidalgo, ambassadeur du Royaume d’Espagne au Mali. Les personnalités étaient accompagnées de proches collaborateurs pour la circonstance. Dès à l’entame de ses propos, Son Excellence Monsieur Antonio Guillén mettra l’accent sur la présence de plusieurs Maliens en Espagne. Ceux-ci rencontrent des problèmes d’insertion souvent liés au fait qu’ils n’ont pas appris la langue du pays d’accueil. Selon lui, la conduite des Maliens en Espagne, est en parfaite harmonie avec celle du peuple du Royaume d’Espagne. Il évoquera ensuite la nécessité du renforcement des programmes de formation certifiés en langue espagnole au Mali ainsi que de la question des bourses d’études.

  • Le Japon a officialisé, hier, le financement de huit projets à mettre en œuvre par certaines agences du système des Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le cadre de son budget supplémentaire pour l’année 2024-2025. D’un montant global de 10,650 millions de dollars US soit environ 6,6 milliards de Fcfa, ce financement bénéficiera à des projets qui s’intéressent à des secteurs cruciaux tels que le textile, l’agriculture, l’assistance humanitaire pour les populations vulnérables et l’entrepreneuriat. L’annonce de cet appui financier du gouvernement japonais en faveur de la résilience et du développement durable au Mali, a été faite à la faveur d’une conférence de presse organisée dans les locaux de la Maison commune des Nations unies à Badalabougou. La session était co-animée par l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon au Mali, Murata Yukuo et le coordonnateur résident par intérim du système des Nations unies et Représentant résident du Pnud au Mali, Maleye Diop. C’était en présence des représentants résidents des organisations internationales récipiendaires.

  • En visite officielle à Bamako ce jeudi 10 avril 2025, Dr. Mohamed Salem Ould MERZOUG, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, a été reçu en audience par le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOÏTA. Cette rencontre, à laquelle a également pris part le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, a permis d’aborder des questions d’intérêt commun, notamment le renforcement de la coopération bilatérale et la gestion concertée des flux migratoires. À cette occasion, Dr. Ould MERZOUG a transmis au Président GOÏTA un message fraternel de son homologue, le Président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould GHAZOUANI. Ce message s’inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux Chefs d’État, illustrant la profondeur et la constance des relations entre le Mali et la Mauritanie.